La Réserve fédérale américaine (Fed) laissera son taux directeur inchangé lors de sa prochaine réunion du 1er novembre, tout comme la BCE. C'est non seulement notre avis, mais aussi le consensus actuel des acteurs du marché.
Lors de la dernière conférence de presse du 20 septembre, le président de la Fed, Jerome Powell, a utilisé pas moins de six fois le mot "careful" (prudente) à propos de la future politique de la banque centrale. Les raisons de cette approche prudente, officiellement qualifiée de politique "data-dependent", sont évidentes : d'une part, toute modification de politique monétaire a un impact avec un délai variable et parfois long ; d'autre part, on observe déjà des progrès dans la lutte contre l'inflation. Enfin, la hausse des rendements sur la partie longue de la courbe des taux contribue à cette évolution. Ainsi, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a augmenté de plus de 50 points de base depuis la réunion de la Fed de septembre. Selon les déclarations de plusieurs responsables de la Fed au cours des dernières semaines, cela donne à la banque centrale plus de temps pour évaluer les données entrantes avant d'envisager une nouvelle hausse des taux. Ce n'est que si "la demande et l'activité économique se poursuivent à leur rythme actuel et exercent éventuellement une pression haussière continue sur l'inflation" que le gouverneur Waller, l'un des membres les plus hawkish de la Fed, envisagerait une nouvelle hausse des taux. Pour la réunion de novembre, il penche lui aussi en faveur d'une pause.